Implantée en Brocéliande, l’association Dixit Poétic fait vivre la poésie contemporaine... comme en ce mois de décembre...
Week-end d'écriture avec Dixit Poétic
Le week-end du neuf et dix décembre dernier, l'association Dixit Poétic nous conviait à un atelier d'écriture poétique animé par la poète plasticienne Brigitte Mouchel.
Nous étions six regroupés autour d'elle à la maison des associations de Saint-Péran, certains du territoire de Brocéliande, d'autres venus de plus loin. Le thème de l'atelier était « Écrire entre altérité et altérations »
Le samedi les propositions de Brigitte Mouchel concernaient le portrait. Nous avons emprunté des sentiers d'écriture apparemment indépendants, courant sur des pages et des pages pour aboutir à un montage étonnant, faisant un texte court et cohérent à nous faire pousser des Oh et des Ah !
Le samedi, notre poète nous proposa de travailler à partir d'œuvres du peintre Mark Rothko, maître de l'abstraction, dans l'esprit de l'écriture automatique .
Neuf heures d'atelier sans une minute d'ennui, on en redemanderait bien une louche à Dixit Poétic !
Actuellement l'association propose ce type d'atelier animé par un auteur une fois l'an.
Vous pouvez retrouver les productions de Brigitte Mouchel dans « Événements du Paysage » aux éditions Isabelle Sauvage.
Vous pouvez également visiter l'exposition « Errances » à La Dame Blanche, café-librairie de Port-Louis dans le Morbihan jusqu'au 7 janvier 2018. Une belle manière de commencer l'année !
Pour illustration, voici ce que j'ai écrit à partir de ce tableau de Rothko :
Normalement morne la Norme. Énorme, amoral, amoral amiral, un nez rouge sur un visage gris. Normalement le fleuve sinue dans la terre, insinue des courbes normalement insignifiantes. Est-il profond, profond comme une plaie profonde ? Ici, le fleuve ne trace que des droites, des droites qui tranchent comme des lames, des lames qui cherchent le R pour faire larmes.
Des droites qui veulent sortir du cadre, des droites qui veulent partir, embarquer dans des barques où les âmes pétrissent la boue violette pour se refaire un corps, un corps qu'il faut laver pour revenir sans ire sur la terre du vivant.
Aux alentours du fleuve le peuple a peur des monstres, des monstres de boue violette.
Debout !
Peut-être quelque chose d'amical, un fil que l'on peut suivre jusqu'en dessous du magma violet, violet comme le vin et saisir la boue à pleines mains pour modeler une montagne, un habitat anormalement sauvage, une montagne énorme, une montagne hors normes.