Comment avez-vous découvert les ateliers d'écriture ?
Il y a des mots qui exercent sur moi une forte attraction. « Atelier d'écriture » en fait partie.
Au départ, c'est cette attraction qui m'a conduite dans un premier atelier animé par ses participants.
C'était dans un café de Plazac, en Dordogne, à une terrasse ensoleillée. On y faisait parler des objets...
Je crois que c'était ma « première fois »...
Par la suite, j'ai suivi des ateliers avec des écrivains en résidence au Centre Culturel Le Triangle de Rennes.
Vous continuez toujours à fréquenter des ateliers ?
Oui, bien sûr ! J'ai finalement quitté Rennes pour la forêt de Brocéliande où je continue à suivre des ateliers occasionnels chaque fois que l'occasion se présente.
Je fais partie de l'atelier mensuel « l'escalier » qui se déroule sur la péniche-spectacle « La Dame Blanche » à Rennes. Nous y travaillons des formes brèves.
J'aime bien voir ce que proposent d'autres animateurs d'atelier et entendre mes collègues d'écriture.
Je suis aussi sympathisante des slameurs, il y a souvent des ateliers associés aux soirées Slam.
Qu'est-ce-qui vous a poussée à proposer vos propres ateliers ?
Lorsque j'ai commencé à animer des ateliers, j'étais dans un entre-deux. J'avais cessé mon métier de conteuse professionnelle et je voulais poursuivre dans une forme différente qui reste liée au verbe,aux mots et aux autres. J'ai donc créé La Source des Mots...
La Source des Mots est-ce une association ?
Non, j'ai préféré la forme très actuelle de la micro entreprise. Je trouvais cette formule plus légère, j'avais par le passé fondé Les Arts Ailés, une compagnie de spectacle vivant en association.
Cependant je ne me sens pas l'âme d'une chef d'entreprise mais plutôt une âme d'artiste ce qui va rarement ensemble !
Mon objectif n'est pas de faire du chiffre mais bien de développer des ateliers et si je fais du chiffre tant mieux !
Avez-vous suivi une formation pour animer des ateliers d'écriture ?
Non, je n'ai pas suivi de formation spécifique. Je me suis appuyée sur mon expérience et sur des ouvrages spécialisés.
J'ai eu mon bac dans les années 80. Un bac littéraire bien entendu. Je suis rentrée en DEUG Lettres Modernes à l'Université de Rennes. Mes conditions de vie étaient très rudes et j'ai rapidement intégré la vie active.
J'ai d'abord travaillé en radio associative, je faisais des reportages et du direct. J'ai ensuite été embauchée comme journaliste dans un magazine culturel qui couvrait le Grand Ouest avant de découvrir l'art de conter. Je suis passée rapidement du statut d'amatrice à celui de conteuse professionnelle pour lequel je me suis formée au Centre de Littérature Orale de Vendôme et à la Maison du conte de Chevilly-Larue.
On m'a rapidement demandée pour des interventions de type social-artistique qui m'ont conduite à mettre en place des ateliers de création de spectacle avec des groupes. J'ai par exemple travaillé au Centre Pénitentiaire de Nantes et de Rennes, dans des maisons de retraite, des écoles, des centres sociaux. C'est ainsi que j'ai forgé mon expérience d'animation de groupes.
Quelle est votre expérience personnelle de l'écriture ?
L'écriture est une compagne de toujours. Beaucoup d'adolescents ont une pratique du journal intime.
J'ai conservé cette pratique que je préfère appeler celle du « carnet de bord ». C'est comme l'empreinte d'une vie, des photos écrites. J'ai gardé depuis l'adolescence la pratique de la poésie. J'ai écrit plusieurs spectacles de conte moderne à partir de témoignages de vie et aussi un roman qui reste non édité.
Quand aux propositions que je fais en atelier, je les expérimente toujours avant de les proposer !